La Banque centrale de Chine a publié le 7 décembre le ? Rapport 2006 sur la stabilité financière ?. Ce document apporte une analyse de la situation financière actuelle et de la politique monétaire de la Chine. Mais dans une rubrique spéciale, il prévient aussi de l'apparition potentielle d'un risque financier lié à la chute du prix de vente de l'immobilier.
Selon le journal chinois Xinxishibao, ce rapport insiste sur les prix de vente élevés de l'immobilier et prévoit un risque financier si la nouvelle politique macroéconomique s'avère inefficace. Néanmoins, une politique appropriée pourrait sans doute entra?ner la baisse de la courbe du prix de vente de l'immobilier, ajoute le Xinxishibao.
Chen Zhihong, directeur général adjoint et conseiller d'administration de l'agence immobilière Everbright Guangzhou, prévoit une baisse du prix de vente de l'immobilier à Guangzhou d'ici 2 ans à cause de la mise en application des restrictions administratives. Selon lui, d'ici quelques années, les locaux commerciaux ne représenteront pas plus de 40% du marché immobilier, tandis que les appartements à loyers moyens et modestes en occuperont 20%, et les appartements soumis à des restrictions administratives, 20%. Ainsi, les appartements de catégories moyenne et inférieure représenteront 60% environ du marché immobilier. Le prix de vente de l'immobilier tend à diminuer, estime M.Chen.
En contrepartie, la Banque centrale reconna?t, toujours dans ce texte, l'existence d'une demande toujours importante pour le logement et donc source d'investissement. La spéculation existera encore pendant longtemps dans le marché immobilier. Certains des spécialistes du secteur prévoient même une légère montée du prix de vente de l'immobilier dans un court délai.
La Banque centrale compte bien insister sur les mesures existantes destinées à réduire l'échauffement des investissements dans le secteur immobilier. Fin 2005, le solde des 16 banques commerciales chinoises des crédits immobiliers accordés aux particuliers s'est élevé à 2025,8 milliards de yuans, soit une croissance de 177,2 milliards de yuans par rapport à 2004. Selon des analystes, les demandes de logements sont toujours importantes. Mais des acheteurs potentiels attendent une baisse, même minime, de l'immobilier, avant de prendre toute décision.
Pour Chen Lin, professeur de l'Institut de l'économie et du management de Guangzhou, le gouvernement a plut?t envie de voir la stabilité que la chute du prix de vente de l'immobilier. D'où la sonnette d'alarme tirée par la Banque centrale. La mise en application d'un système d'assurance de logement pourrait, selon M.Chen, certainement contribuer à la stabilité du prix de vente de l'immobilier et aider la plupart des personnes ordinaires à réaliser leur rêve d'acquérir un logement.
En effet, la tendance du prix de vente n'est pas tout à fait claire dans le marché immobilier. Une baisse importante du prix de vente de l'immobilier risque de dévaloriser les gages des banques, et avoir un impact négatif sur les crédits immobiliers. Et la réduction des crédits pourrait pour sa part accélérer la chute du prix de vente de l'immobilier.
Selon des sources bien informées, sous l'influence de la politique macroéconomique, quelque 24 milliards de dollars ont déjà été retirés de la Chine. Ce qui a sans doute ralenti la flambée du prix de vente de l'immobilier. Wong Chi Hoo, économiste en chef de la banque Standard Chartered estime qu'il existe toujours une attente de la révalorisation du RMB dans le marché financier, notamment le marché NDF (Non-Delivery Forward) qui prévoit une revalorisation de 3 à 5% du RMB par rapport au dollar.
Pour M. Wong, les mesures administratives et les rumeurs sur la restriction du prix de vente de l'immobilier ont beaucoup joué en Chine au cours des deux premiers trimestres de 2006. Il est donc normal de voir un ralentissement de l'introduction des fonds étrangers dans le marché immobilier chinois, voire le départ de fonds.
China.org.cn
2006/12/14
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